Sur les traces de ceux qui nous ont précédés à Mouzillon

une économie de guerre civile

Mais l’armée vendéenne a aussi besoin de moyens de subsistance : c’est le mode de réquisition qui est attestée en 1825, soit une trentaine d’années après les faits, au moment où le roi Charles X envisage un dédommagement. L'interprétation de ces documents doit donc prendre en compte ce contexte.

Tableau des réquisitions effectuées par l’armée royale de Vendée

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Quelle était la part de contribution volontaire ? Cette armée était-elle soutenue par la population ou acceptée malgré les réquisitions ? Il est difficile de répondre aujourd’hui.

Au début du XXe siècle, Basile GANICHAUD a laissé un écrit qui est conservé aux archives diocésaines de Nantes. « Autrefois, on avait peu le souci de conserver les documents, faute d’en comprendre l’importance pour les générations futures… C’est ainsi que la mère Pichon du bourg de Mouzillon, surnommé « le Capitaine » parce que son père avait été capitaine dans l’armée catholique, fit brûler tout un coffre rempli de documents sur les opérations militaires de Vendée. Le père mourant avait dit à sa fille de « brûler tout cela»… elle obéit. Quel dommage pour nous ! »

Basile GANICHAUD ne nous donne pas sa source d’information. Il écrit ces lignes un siècles après la période révolutionnaire. Il a donc reçu cette information d’une tradition orale qui ne nous est pas vérifiable. Cependant, les documents écrits que nous pouvons consulter désigne Pierre Denis comme capitaine de 1793 à 1825, date à laquelle il signe des attestations pour les famille des combattants de cette armée royale.

La liste des morts comporte bien un Pierre Pichon, époux de Jeanne Meschineau, demeurant à la Rouaudière. Une fille de ce Pierre Pichon, Marguerite Pichon a épousé Gabriel Barré décédé à Indret le 15 février 1795. Selon l’état civil de l’an X, ce Pierre Pichon est mort le 15 mai 1794, au carrefour de la Coudrière… victime des insurgés vendéens.

Un autre homme dénommé Pierre Pichon (1767-1855) demeurait au bourg. Son épouse était Marie Bonnet. Son fils, Pierre Pichon épouse le 02 avril 1814 Marie Ripoche de l’Augerie. (le grand-père de Basile Ganichaud était son voisin). Le 28 janvier 1855, le fils Pierre PICHON agé de 60 ans, cultivateur et le petit-fils Pierre Pichon agé de 32 ans, cultivateur, les deux demeurant au bourg, ont déclaré que Pierre Pichon agé de 88 ans est mort. Il était né à la Rouaudière, fils de Pierre Pichon et de Jeanne Méchineau, et veuf de Marie Bonnet. Il est fort possible que Marie Bonnet, née en 1754, fille de Joseph Bonnet et de Marguerite Ripoche, veuve de Pierre BABONNEAU et épouse en seconde noce de Pierre Pichon, avant de mourir, le 24 avril 1821, en ait brûlé des archives de la branche mouzillonnaise de l’armée royale. Les enjeux n’étaient plus ceux de 1793. Il était peut-être temps de tourner à page